Artisanat d'art

Artisanat d’art au château de Pinterville

L’expo Design a été inaugurée ce samedi matin. Elle met en valeur, à l’occasion des Journées du Patrimoine, les œuvres des 12 artisans d’art ayant suivi la formation « Design dans les métiers d’art » animée par Jean-Baptiste Sibertin-Blanc.

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Des appliques en plumes, une œuvre d’art-étagère, des guéridons en bois, des bijoux, des créations céramiques. La 6e édition de la formation Design dans les métiers d’art se clôture sur une exposition qui donne beaucoup à voir, ce week-end, au château de Pinterville, à l’occasion des Journées Européennes du Patrimoine.

Edith et Jean-Luc De Feudardent ouvrent les portes de leur château aux 12 artisans d’art et aux visiteurs tout le week-end après une inauguration, ce samedi matin par Bernard Leroy, président de l’Agglo Seine-Eure, le sous-préfet Nicolas Lebas, le président de la Chambre de Métiers et de l’Artisanat de l’Eure Pascal Chedeville, et Anne-Marie Sargueil, présidente de l’Institut français du design.

L’Agglo Seine-Eure et la CMA de l’Eure financent la formation « Design dans les métiers d’art » qui réunit les artisans d’art au cours de 7 journées de formation, de mars à septembre.

Elle est animée par un designer de renom, Jean-Baptiste Sibertin-Blanc qui les incite à porter un regard nouveau sur leur pratique et leurs créations. Et la formation porte ses fruits ! Anne Kalonji, fabrique des bijoux à base de plumes, depuis son atelier du Vaudreuil.

« Jean-Baptiste Sibertin-Blanc nous incite à sortir de notre zone de confort, à réfléchir à ce que nous voulons faire passer à travers nos créations » explique-t-elle. Depuis la formation, elle oriente sa production vers les luminaires. Elle éclaire ses plumes qui projettent une lumière graphique au mur.

L’effet a été le même pour Florent Rodier, qui faisait de la poterie traditionnelle, au Tilleul-Lambert, près du Neubourg. Ses bols, tasses et autres pots, s’ils sont toujours présents dans sa production, laissent de plus en plus de place aux luminaires. Ses « feuilles » de grès blanc, très design, diffusent une lumière tamisée.

«Au cours de la formation, nous parlons entre nous. Nous nous enrichissons mutuellement et les idées viennent. Les différents matériaux que nous utilisons donnent envie d’en intégrer certains à nos propres créations. Il est possible que dans le futur j’associe du bois ou du métal à la terre que je travaille » confie le céramiste.

La force du collectif

Annick Pougeoise, a fait le déplacement du Calvados pour participer à cette formation et elle ne le regrette pas. Elle aussi céramiste, qui propose des produits à la fois sculpturaux et utilitaires sous la forme de petites « collections », a pris conscience de la notion du collectif.

« On a une idée plutôt vague en tête, et le fait d’échanger entre nous aide l’idée à devenir plus précise, plus fine jusqu’à aboutir à un produit final, apprécie-t-elle. Cette formation a été une piqûre de rappel de la formation arts appliqués que j’avais suivie il y a 13 ans. » 

« La formation asseoit le processus créatif », confirme Marie-Bénédicte Emmanuelli, artisan ébéniste depuis 30 ans. Il y a deux ans, elle s’est orientée vers le tournage sur bois. « Mais on tourne en rond à faire du tour, sourit la Cancalaise. Je créais de manière intuitive. Avec Jean-Baptiste Sibertin-Blanc, j’ai appris à structurer un projet. »

Elle voulait que le beau soit utilitaire et que l’utilitaire soit beau. Pari réussi avec ses guéridons et ses bols en bois.

Enfin, un épisode douloureux peut aboutir à une œuvre d’art. C’est ce vient de vivre Lionel Husson, ébéniste à Chevreuse. Cet ancien informaticien s’est reconverti dans l’ébénisterie il y a 10 ans. Les particuliers lui passaient commande pour un meuble, une bibliothèque…

Sa femme Madeleine décède en 2020 quand il voulait créer sa structure. Il baptise son entreprise Mad Wood en hommage à sa femme. Grâce à la formation Design dans les métiers d’art, il prend conscience qu’au lieu de répondre aux commandes des autres, il a envie de se passer commande à lui-même. « Ces quelques semaines de formation m’ont donné envie de travailler les courbes, de faire passer les notions de fluidité et de complémentarité ».

Ses réflexions l’ont poussé à créer « Vague à lames » une œuvre d’art-étagère. Deux planches solidaires d’une troisième en bois foncé. Toutes tiennent grâce aux autres, « un peu comme mes deux filles et moi ». On peut y poser des objets, des livres, ou simplement la regarder et rêver.

Expo Design : encore dimanche 18 septembre, château de Pinterville de 10h à 17h.

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