Politique de la Ville

Violences intrafamiliales : Coordonner les actions

L’Agglo Seine-Eure a organisé un colloque sur les violences intrafamiliales à la Filature, à Louviers. Quelque 160 professionnels ont réfléchi ensemble à la façon de mieux coopérer pour accompagner les victimes.

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« Les chiffres sont têtus et on ne peut s’y habituer. En France, 400 000 enfants évoluent dans un système de violence familiale. Dans l’Eure, ils seraient 4 000 » déplore Anne Terlez, vice-présidente à la Politique de la Ville de l’Agglo Seine-Eure. Jeudi 15 juin, l’Agglo a convié les professionnels concernés par la thématique des violences intrafamiliales (VIF) à participer à un colloque. L’objectif était de « coopérer pour mieux accompagner les parcours ».

« Nous souhaitons renforcer la coordination des acteurs et avoir une réponse adaptée pour faire face à ce fléau »

poursuit Anne Terlez. La journée était construite en deux parties : une séance plénière en matinée pour faire un état des lieux de la situation et donner la parole aux experts ; des ateliers thématiques l’après-midi sur des sujets concrets : logement d’urgence et accès aux logements, information et sensibilisation, suivi individualisé et outils d’articulation, qualité d’accueil et accueil de proximité.

Une restitution pour les maires de l’Agglo

« Quand on parle de violences, il s’agit de toutes les formes de violence, insiste Sandrine Ballanger, procureure adjointe de la République : physiques, psychologiques, sexuelles, les paroles de dénigrement, les humiliations, les privations et contraintes. Ce peut être aussi de prendre les clés de la voiture pour empêcher la victime de se déplacer, lui interdire de travailler, surveiller ses déplacements, multiplier les appels malveillants… » Nul besoin d’être un couple marié pour être considéré comme victime, ni même de vivre sous le même toit.

On estime à 208 000 le nombre de victimes de VIF en France en 2021. « C’est 21% de plus qu’en 2020. Le mouvement #MeToo a libéré la parole, admet la procureure adjointe. Ces violences sont à 87% faites sur des femmes et dans 89% des cas, ce sont des hommes qui sont mis en cause. »

Le colloque a rappelé l’importance d’une bonne coordination entre les acteurs pour protéger la victime, et des outils à mettre en œuvre pour lui permettre d’appeler les secours rapidement en cas de problème (Le département dispose de 34 téléphones de « grave danger » et 8 bracelets anti-rapprochement).

« Une restitution de ce colloque sera envoyée aux maire de l’Agglo avec des propositions de solutions concrètes, annonce Anne Terlez. La coordination est un gros travail à mener, qui concerne de nombreux professionnels : forces de l’ordre, justice, santé, social, municipalité… L’Agglo peut aussi activer des dispositifs en lien avec ses compétences pour aider les victimes, comme le logement ou la santé. »

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