Nature

Concertation sous les arbres

C’est une première en France : l’Office national des forêts et l’Agglomération Seine-Eure vont définir ensemble la gestion et l’aménagement de la forêt de Bord-Louviers pour les 20 ans à venir. Une convention a été signée lundi 13 septembre.

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« La forêt est l’une de nos grandes richesses. En France, sa gestion concilie 3 vocations : la production de bois, la préservation de la biodiversité, et l’accueil du public » rappelle Dominique de Villebonne, directrice générale de l’Office national des forêts.

L’ONF s’y emploie depuis de nombreuses années. Mais aujourd’hui, l’heure est à la concertation. Pour la première fois en France, l’ONF et une collectivité, l’Agglo Seine-Eure, s’engagent à travailler ensemble à l’élaboration de l’aménagement de la forêt de Bord, pour les 20 prochaines années. Bernard Leroy, président de l’Agglo et Dominique de Villebonne ont signé une convention de partenariat sous les arbres de la forêt de Bord, lundi 13 septembre.

« Merci d’avoir choisi la forêt de Bord-Louviers pour cette première expérimentation, a déclaré Bernard Leroy. Pour nous la forêt est un trésor. Elle couvre un tiers du territoire Seine-Eure (75% de forêts privées, 25% de forêts publiques). Elle a un rôle primordial pour la biodiversité, pour capter le CO2, pour la qualité de vie. C’est un endroit de ressourcement indispensable à l’équilibre mental et physique. »

Une forêt plus accueillante

L’Agglo et l’ONF n’en sont pas à leur première collaboration. Depuis plusieurs années, l’Agglo anime la charte forestière de territoire (pour les forêts publiques et privées). Le premier plan d’actions 2014-2020 sera suivi d’un nouveau programme 2021-2026.

L’Agglo accompagne aussi l’ONF dans des projets renforçant l’attractivité du territoire Seine-Eure. Ce nouveau partenariat doit permettre d’inscrire plus fortement encore la forêt dans la vie du territoire et l’intégrer dans les différentes politiques de l’Agglo : Plan Climat Air Energie Territorial, schéma vélo, etc.

Cette convention poursuit aussi l’objectif de rendre la forêt plus visible, plus accessible et plus accueillante pour les habitants, les salariés et les touristes. « Pourquoi ne pas aménager un théâtre de verdure, un belvédère, des zones aménagées pour le public et les personnes à mobilité réduite près des zones fréquentées comme la mare Asse ? » avance Bernard Leroy. Des études sont faites en ce sens.

La forêt face au dérèglement climatique

Mieux prendre en compte l’aménagement de ce poumon vert est d’autant plus important que la forêt subît aussi le dérèglement climatique. Des essences, comme le hêtre, ne supporte pas la hausse des températures.

« Petit à petit nous le remplaçons par d’autres espèces, comme le chêne, ou par des arbres du sud de la France comme le pin. Nous devons mettre en place de nouvelles techniques d’aménagement tout en respectant les sols et en prenant en compte l’acceptabilité de la population » explique Quentin Girard, responsable d’aménagement à l’ONF.

Les pratiques environnementales et la préservation de la biodiversité sont des sujets sur lesquels la sous-préfète a insisté. « La Normandie est la 4e région française la plus artificialisée de France et l’Eure perd un hectare par jour d’espace agricole ou forestier , indique Virginie Sené-Rouquier. Cela a des conséquences importantes sur la banalisation des paysages, la perturbation du cycle de l’eau, la mise en péril des écosystèmes. Face à cette urgence climatique, l’Etat et les collectivités portent une politique ambitieuse basée sur la sobriété foncière. C’est le cas ici en Seine-Eure au travers de nombreuses actions (transition écologique, programme Petites villes de demain, action Coeur de ville, reconversion des friches industrielles, Natura 2000, préservation du crapaud le Sonneur à ventre jaune, etc). Cette démarche expérimentale est une excellente initiative et un projet porteur d’avenir. »

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