Artisanat d'art , Dév Eco

Cuir du Vaudreuil : quand le luxe fait grandir

Le sous-traitant de produits de luxe en cuir, Cuir du Vaudreuil, fait construire de nouveaux locaux à Ecoparc 2. Des créations d’emplois sont attendues pour accompagner une diversification de l’activité.

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Fondée en 1984

Thibault Schockert ne les cite pas mais les ceintures, composants cuir pour le prêt-à-porter, sacs, petite maroquinerie, sont tous destinés à de grandes maisons de luxe, qui font confiance au savoir-faire de Cuir du Vaudreuil. Fondée en 1984, la société a été reprise en 2012 par Jean-Louis et Christine Schockert. En 2021, leur fils Thibault décide de reprendre l’entreprise, accompagné de partenaires, pour se donner les moyens de la faire grandir. « J’ai d’abord appris le métier dans l’atelier, avec un maroquinier expérimenté, Patrick Gay. Je voulais une expérience la plus complète possible avant de me lancer » confie Thibault Schockert. C’est à ses côtés qu’il a appris la précision des artisans, la qualité de leur savoir-faire, la minutie de leurs gestes. « Les clients de nos clients achètent leurs produits de luxe en France car rien n’égale la qualité de réalisation d’un artisan français. Il y a une grande noblesse dans notre travail » estime le jeune dirigeant. C’est cette qualité et la bonne santé du secteur du luxe, qui incitent aujourd’hui Cuir du Vaudreuil à voir plus grand.

Un futur bâtiment de 3 400 m2

En 2024, l’entreprise quittera Heudreville-sur-Eure pour Heudebouville. Un bâtiment sera construit sur une parcelle de 13 500 m2 de la zone d’activité Ecoparc 2. « Aujourd’hui, nous disposons de 1 000 m2 dont 500 m2 d’atelier. Demain, nous aurons un bâtiment de 3 400 m2. Nous aurons enfin l’outil adapté pour répondre aux besoins de nos clients et recruter davantage de maroquiniers » se réjouit Thibault Schockert. Près d’1 M€ sera investi dans de nouvelles machines pour monter en compétences et en savoir-faire. « La machine allège l’artisan maroquinier des tâches répétitives mais en aucun cas ne remplace sa main » précise-t-il. Pour preuve, Il souhaite à terme parvenir à un effectif de 250 collaborateurs contre 50 aujourd’hui. Grâce au partenariat de Pôle Emploi, de la Région et du Greta, 25 personnes débuteront très prochainement leur formation de maroquinier. En plus des accessoires, Cuir du Vaudreuil a en effet l’ambition de développer la réalisation de sacs avec les leaders du luxe français et de créer une activité de montage de bijoux.

Tradition et modernité

Respecter la tradition tout en s’inscrivant dans les enjeux d’aujourd’hui est aussi l’objectif de Cuir du Vaudreuil. Sous l’impulsion de Thibault Schockert, la démarche RSE (responsabilité sociétale des entreprises) est de plus en plus présente dans l’organisation de l’entreprise : autosuffisance énergétique du futur bâtiment grâce aux panneaux photovoltaïques, tri des déchets chimiques, réutilisation des chutes de peaux, approvisionnements locaux, paniers maraîchers bio pour les salariés… Cuir du Vaudreuil a créé un partenariat avec une biotech californienne qui a développé un matériau « vegan », sans polymère, réalisé à base de cellules souches de champignon. Un produit du futur qui ne remplacera pas le cuir mais viendra en complément, pour répondre à une demande grandissante.