Agriculture / alimentation , Commerce

Le Safran d’Aurélie rejoint le réseau Achetons local en Seine-Eure

Son handicap n’empêche pas Aurélie Chanu d’être très minutieuse. Dans la ferme familiale, à Louviers, c’est elle qui récolte le safran pour le mettre en bocal. Une nouvelle activité qui enrichit le réseau des producteurs locaux.

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La famille Chanu a une longue expérience de production de blé, maïs, orge, colza et lin. Grâce à Aurélie (la sœur d’Antoine et la fille de Véronique et Eric), le safran vient s’ajouter à l’activité de la ferme.

Aurélie a 36 ans et elle est porteuse d’un handicap. Cela ne l’empêche pas de se rendre très utile et d’être minutieuse. Une qualité indispensable pour la récolte du safran. « Nous avons planté 3 000 bulbes de Crocus Sativus en juillet 2018, avec l’aide d’Aurélie. Les premières pluies d’automne font démarrer la floraison. Ensuite, il faut faire vite » raconte Eric Chanu.

Dès que la fleur apparaît au bout de la tige, il faut la cueillir en bouton, aux premières heures du jour. « La récolte dure un mois environ, de mi-octobre à mi-novembre. J’émonde la fleur pour récupérer le pistil. Une bonne journée, c’est 700 fleurs cueillies » détaille Aurélie.

Il faut 150 à 200 fleurs pour produire un gramme de safran. Les fragiles petits filaments, riches en parfum, sont ensuite séchés avant d’être mis en petits pots de 0,1 gr, 0,25 gr, 0, 50 gr ou 1 gr. Il en faut très peu pour parfumer un plat salé ou sucré. Très prisé en cuisine et en pâtisserie, le safran est un produit noble et cher car toutes les étapes sont manuelles (1 gr = 30 €). La famille Chanu a tenu à y apposer le prénom d’Aurélie et a fait intervenir une infographiste pour imaginer un logo et le visuel du packaging. Une étape importante pour la commercialisation.

Défendre le circuit court

« Nous avons eu une petite récolte en 2019, 2020 et 2021 à cause de la présence de rongeurs. Elle n’est pas suffisante pour proposer le safran à des restaurateurs mais nous la vendons à certaines épiceries comme Le Petit Panier à La Haye-Malherbe, le Prim’Eure normand, à Louviers ou sur les marchés de Noël » indique le papa d’Aurélie.

Le safran d’Aurélie a rejoint le réseau Achetons local en Seine-Eure. « A terme, nous espérons avoir une récolte suffisante pour la commercialiser aux membres du réseau, confie Eric Chanu.

En faire partie permet d’échanger avec les autres adhérents, de défendre les valeurs du circuit court et de poser un autre regard sur l’agriculture. »

Le Safran d’Aurélie a une autre qualité : celui de faire travailler une jeune femme handicapée. Quand Aurélie ne pourra plus assurer toute la récolte, ses parents souhaitent embaucher d’abord des personnes porteuses d’un handicap.

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