Agriculture / alimentation

La restauration bio d’Alizay au menu de la visite du préfet

Le préfet de Région Jean-Benoît Albertini a visité la restauration municipale d’Alizay. Les repas y sont 100% bio, et réalisés sur place par un cuisinier, en cohérence avec le Projet Alimentaire du Territoire de l’Agglo Seine-Eure.

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A la cantine d’Alizay, c’est repas 100% bio pour tous les enfants depuis avril 2024. Ce choix aurait pu plomber le portefeuille des parents, mais le coût reste pour eux sans grand changement puisque le repas va de la gratuité à 3,90€ par enfant. La différence entre le coût réel (9,51 € charges comprises) et ce qui est facturé aux parents est prise en charge par la commune.

Pour parvenir à ce résultat, Alizay a travaillé sur plusieurs aspects, dont le gaspillage alimentaire. « En sensibilisant les enfants, nous sommes passés de 100 gr à 30 gr de gaspillage par personne, précise Pierre Hertrel, responsable de la restauration scolaire. Cela a permis de réduire nos coûts de production. »

200 repas par jour

C’est avec son équipe de 5 personnes qu’il élabore les recettes, les menus, soigne les assiettes pour faire en sorte qu’elles soient vides à la fin du repas.

L’autre obstacle à franchir était de trouver des fournisseurs bio, qui soient en capacité d’assurer un approvisionnement constant. « Nous passons par le marché public que l’Agglo Seine-Eure a contractualisé avec la Régie des deux airelles à Louviers et nous sommes accompagnés dans notre démarche par Bio en Normandie » souligne Patrick Robert, référent municipal en alimentation durable.

Le préfet de Normandie écoute, tout en visitant les locaux du restaurant scolaire. Ici, 180 à 200 repas sont confectionnés chaque jour, pour les enfants et des seniors qui ont choisi le portage à domicile.

« La transformation écologique est constituée du macro, des grandes instances comme l’Europe et la France, mais aussi du micro, en allant chercher les concitoyens dans leur quotidien. Le global et le local, même combat ! » souligne Jean-Benoît Albertini. Le préfet de région s’interroge sur la taille critique pour que le système d’une alimentation saine, locale et accessible à tous, fonctionne.

 

Une alimentation durable à l’échelle de l’Agglo

L’Agglo Seine-Eure fait en sorte d’être le bon échelon. Elle a mis en place un projet alimentaire territorial (PAT) voté en octobre 2022, travaille avec les producteurs sur la logistique et la transition vers le bio, mène des actions en direction des habitants… « Nous voulons convaincre un maximum de producteurs à changer leur pratique, à promouvoir la production locale pour permettre à la population de trouver des produits sains près de chez eux » confirme Philippe Collas, président de commission à l’Agglo.

Pour cela, l’Agglo mène une politique en faveur d’une alimentation durable et locale depuis plusieurs décennies avec :

  • Le pôle d’agriculture biologique des Hauts Prés (110 hectares de terre bio pour l’agriculture et le maraichage)
  • La mise en place d’un service commun de restauration avec la cuisine centrale des 2 airelles (3 500 repas par jour avec 25% de bio pour les scolaires et seniors de 15 communes)
  • Le réseau Achetons local en Seine-Eure qui fédère les producteurs, commerçants et professionnels de la restauration
  • Un partenariat avec Bio en Normandie (400 adhérents sur 2 300 producteurs bio en Normandie) qui développe la filière en amont (producteurs), en aval (consommateurs) et promeut le circuit court
  • Plus récemment, l’Agglo a mis en place les paniers solidaires, le groupement d’achat solidaire et le dispositif Bien manger pour mon bébé qui permet à 40 femmes enceintes d’avoir un panier de légumes bio gratuits de la grossesse aux 2 ans de l’enfant.

Bientôt une ferme communale

« L’Agglo Seine-Eure est la plus dynamique du département. L’alimentation, c’est comme la santé, c’est une question de dynamique de territoire » affirme Arnaud Levitre, maire de la commune. « Il faut voir maintenant comment une initiative de proximité peut s’inscrire à l’échelle d’une agglomération ou de la Région » adhère le préfet.

Pour aller encore plus loin dans la démarche, la commune d’Alizay a le projet d’acquérir une ferme de 2,5 hectares, à Igoville, et de recruter un maraîcher. La production rejoindrait la cuisine municipale et la commune atteindrait de ce fait la (quasi) souveraineté alimentaire.

« En même temps, nous travaillerons sur l’éducation populaire, sur l’apprentissage d’un jardin potager où toutes les générations pourraient jardiner ensemble » présente Arnaud Levitre. Car il n’y a pas meilleurs légumes que ceux qu’on a fait pousser soi-même !

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