Patrimoine , Voirie

Le pont d’Acquigny inauguré et récompensé

Restauré dans les règles de l’art pour retrouver son aspect d’antan, le pont d’Acquigny s’est vu distinguer du prix départemental des Rubans du patrimoine. Il lui a été remis mardi 21 novembre, pendant l’inauguration.

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Les joggers, les promeneurs et les cyclistes sont les grands privilégiés. Ils peuvent désormais se rendre d’Acquigny à Heudreville-sur-Eure (et vice-versa !) en empruntant le pont métallique de St-Mauxe, près du lac de l’Onglais.

D’une belle couleur bleue nuit, il a retrouvé son aspect d’antan. Son assemblage, à l’aide de rivets, a impressionné les invités à l’inauguration mardi matin. « Les rivets sont chauffés à 650-700° et sont immédiatement posés. Quand le métal refroidit, il se rétracte et l’assemblage ne bouge plus. C’est extrêmement solide. Nous transmettons l’ouvrage aux générations futures tel qu’il a été conçu » fait remarquer Mathias Monier, président de l’entreprise Manang, qui a participé à la restauration du pont.

La qualité de la rénovation a été reconnue par le jury des Rubans du patrimoine, qui a décerné à l’Agglo Seine-Eure le prix départemental. Il est composé de la fédération française des bâtiments (FFB) de l’Eure, la Fondation du patrimoine, l’association des maires de France, la Caisse d’Epargne et le Groupement des entreprises de restauration de monuments historiques.

Le décor de deux films de cinéma

Construit en 1906, détruit pendant la guerre et reconstruit en 1946, ce pont permettait le passage d’une voie ferrée pour la ligne Dreux-Acquigny.

Rétrocédé à la commune d’Acquigny par la SNCF en 1985, il n’a pas été entretenu pendant 30 ans. Petit à petit, la nature a repris ses droits et la corrosion a rendu son franchissement dangereux. Son accès était d’ailleurs interdit depuis 10 ans. Son architecture métallique de type Eiffel, son assemblage à l’aide de rivets, beau témoignage du passé industriel du territoire, et son caractère patrimonial ont incité l’Agglo Seine-Eure à valoriser ce pont méconnu et à le restaurer.

« Le clos St Mauxe était le lieu présumé du martyre de St-Mauxe. C’est depuis, un lieu de pèlerinage, ajoute le maire Patrick Collet. On imagine que les pèlerins empruntaient cette voie au siècle dernier. Ce pont a aussi eu son heure de gloire au cinéma puisqu’il a servi de lieu de tournage dans Le jour le plus long en 1962 et Le Train, en 1964 avec Burt Lancaster et Jeanne Moreau. »

Pour rejoindre St-Jacques-de-Compostelle

La restauration du pont s’est déroulée entre mars et octobre 2022. « Il a d’abord fallu installer une grande bulle étanche pour préserver les techniciens, la faune et la flore de l’amiante, retrace Bernard Leroy, président de l’Agglo Seine-Eure. Ce pont ne verra plus passer de train mais relie désormais deux tronçons de voie verte. A compter de 2024, c’est par ici que passera la véloroute V41 reliant Poses à Mont-de-Marsan dans les Landes, et même St-Jacques de Compostelle. C’est une étape supplémentaire dans l’engagement de l’Agglo pour les mobilités douces. »

La restauration a permis à 3 personnes en insertion de travailler 447 heures (en cumulé) et de favoriser leur retour sur le marché du travail.

Le coût du chantier, d’un peu plus d’1 M€ a été financé par l’Agglo pour près de 600 000 €, l’Etat pour 400 000 € et Total Energies pour 50 000 €.

« Un pont, c’est un lien entre les hommes, entre les métiers d’antan et ceux d’aujourd’hui, entre deux terres que la nature a séparées, a conclu le préfet de l’Eure Simon Babre. Cette inauguration marque la volonté de l’Etat de préserver et de sauvegarder notre patrimoine historique et culturel. »

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