« Nous assistons aujourd’hui à la naissance d’un nouveau centre de formation, le Greta La Fabrique des Métiers d’art en Seine-Eure. C’était un moment attendu, la concrétisation d’une rencontre entre l’Agglomération Seine-Eure et le Greta Portes normandes » présente Jean-Michel Diot, président du centre de formation.

Ce matin, il a officiellement lancé l’ouverture de la nouvelle formation de CAP orfèvre option polisseur-aviveur, qui a démarré le 24 novembre avec sept apprenants. « Vous représentez la première promotion, les piliers sur lesquels nous allons nous appuyer et progresser,  félicite Bernard Leroy, à l’attention des étudiants. Cette formation fait partie de la stratégie de développement de l’écosystème que l’Agglo a mis en place autour des métiers d’art. » L’Agglo a donc réalisé des travaux et aménagé le château de Tournebut, qui devient centre de formation tourné vers l’artisanat d’art.

Perpétuer un métier rare

La formation d’orfèvrerie polisseur-aviveur n’existait plus en France. L’Agglo Seine-Eure s’est rapprochée de l’école Tané, de l’école Boulle et Olivier de Serres. « Et surtout nous avons été accompagnés par de grandes entreprises comme Christofle pour le contenu de la formation, la création d’un poste de travail, et les outils indispensables à avoir sur chaque atelier » remercie Bernard Leroy.

Le sous-préfet Nicolas Lebas estime quant à lui que les honneurs devraient revenir au président de l’Agglo. « Bernard Leroy a cru en ce projet dès le début quand peu de monde était prêt à le suivre. C’était un défi majeur de mobiliser tous les partenaires. Cette formation participe aujourd’hui à une stratégie de territoire clairement affichée. »

Elle devrait aussi aider les entreprises qui rencontrent des difficultés de recrutement. Et pour cause, la formation de CAP d’orfèvre n’existe plus en France. « Il n’y a pas eu d’examen en polissage-avivage depuis 15 ans, note Ludivine Szempruch, coordinatrice pédagogique au Greta. Cette formation est pourtant utile en robinetterie de luxe, art de la table et pour la conception d’instrument de musique. »

Une deuxième formation en janvier

Les sept apprenants sont tous des adultes en reconversion. Pour cinq d’entre eux, la formation est financée par la Région Normandie et rémunérée par France Travail. Deux apprenants sont en alternance, chez Christofle à Yainville et Marigaux à La Couture-Boussey. « Il s’agit d’un public en reconversion, qui veut rapidement travailler. La formation est donc très intense, sur une année scolaire (24 novembre-24 juillet). Nous demandons une implication pleine et entière » souligne Ludivine Szempruch.

C’est le cas des apprenants et notamment de Joy Sanse, 24 ans. Après avoir fait l’école des savoir-faire d’Hermès, à Louviers et travaillé deux ans dans la maroquinerie lovérienne de la célèbre marque, elle a souhaité acquérir d’autres connaissances dans l’artisanat d’art. « Je suis jeune et j’ai envie de découvrir plusieurs métiers. Je suis persuadée que la polyvalence est importante, que l’on peut faire naître de nouvelles choses en mélangeant plusieurs types d’artisanat » assure la jeune femme en réalisant un chanfrein sur une petite plaque en laiton.

Après un mois de formation qu’elle estime « enrichissante grâce à un programme intéressant », Joy se dit fière de perpétuer un métier rare. Elle en est persuadée : « rien ne peut remplacer la main de l’homme ». En janvier, le Greta Portes Normandes ouvrira une seconde formation : un certificat de spécialisation en bijoux de mode. Une nouvelle opportunité de se former à un autre type d’artisanat d’art !