Artisanat d'art , Formation

Rentrée des classes à l’école d’orfèvrerie

Lundi 24 novembre, l’école d’orfèvrerie a ouvert ses portes au château de Tournebut, au Val d’Hazey. Mise en place par le Greta Portes Normandes, elle a accueilli les 8 premiers apprenants dans des locaux rénovés par l’Agglo Seine-Eure.

Publié le

Studieusement penchés sur leur établi individuel, habillés d’une blouse blanche brodée « La Fabrique des Métiers d’Art », les apprenants recensent, avec leur prof Anaïs Chatellier, les outils qu’ils utiliseront toute l’année. Ils sont tous adultes et en reconversion professionnelle. Trois d’entre eux sont en alternance et 5 suivent la formation grâce au financement de la Région Normandie et France Travail.

Grâce au partenariat entre l’Agglo Seine-Eure, qui a rénové les locaux (l’Orangerie du château de Tournebut), et le Greta Portes Normandes qui a monté la formation, cette école d’orfèvrerie, unique en France, débouche sur un CAP orfèvre option polisseur-aviveur. Les apprenants auront des cours de technologie, de dessin, d’arts appliqués, d’histoire de l’art. Ils apprendront les techniques d’orfèvrerie dont une part importante sera consacrée au polissage et l’avivage. D’autres matières transversales, comme la communication ou la sécurité au travail viendront compléter la formation.

Une formation unique en France

« Pour le Greta, monter une formation ex nihilo a été un véritable challenge. Nous avons été accompagnés en amont par l’entreprise Christofle et notamment par Eric Despierres, responsable de la transmission des savoirs, et d’autre part par Clément Notel, artisan orfèvre pour la mise en œuvre finale du projet » remercie Manuel Pichet, conseiller en formation professionnelle au Greta.

Les salles n’attendent que les premiers morceaux de métal pour se mettre en action. « Un orfèvre est l’artisan des métaux précieux, généralement pour réaliser des produits des arts de la table, présente Manuel Pichet. Il peut être amené à travailler l’argent, le plaqué or ou d’autres alliages. Ici, les apprenants s’entraineront surtout sur des plaques de laiton à qui ils donneront une forme et un design. »

Manuel Pichet montre des exemples : des timbales, des ronds de serviette, un petit vase, une poivrière… Les apprenants ont à leur disposition plusieurs salles, équipées de matériel neuf : l’atelier, la forge, la salle de polissage. De longues périodes de stage en entreprise leur permettront de mettre en pratique leur savoir.

Futurs orfèvres

Walter Gillot, travaillait dans le secteur de l’insertion professionnelle. A 31 ans, il a eu envie de se réorienter. « Je voulais me rapprocher d’un métier manuel, de ce que j’aime faire quand j’ai du temps libre » confie cet habitant de Val-de-Reuil. Il a découvert la formation d’orfèvrerie. « Je suis là pour apprendre, ajoute-t-il, très motivé. Je suis plus attiré par les métiers de l’artisanat que de l’industrie. J’aimerais compléter ce CAP par une formation en joaillerie. »

Anaïs Chatellier, bijoutière-joaillière et l’une de leurs professeurs, approuve de la tête. « Il existe des ponts entre l’orfèvrerie et la joaillerie, confirme-t-elle. Les bases, les outils, l’atelier, les métaux, sont les mêmes. Mais il est vrai qu’un orfèvre peut plus facilement devenir bijoutier que le contraire. »

Changement de parcours radical également pour Jeanne Mouel qui a quitté l’effervescence de Paris pour la quiétude du Val d’Hazey. Après des études d’audiovisuel, une fonction de montage-audio, puis un emploi dans la restauration, elle a eu envie de créer quelque chose de ses mains. « J’aime le côté familial, artisanal que je vais trouver ici » sourit-elle. La nouvelle étudiante de 35 ans paraît heureuse de se lancer dans cette nouvelle aventure. « Je trouve formidable de pouvoir se réorienter à tout âge. C’est une vraie chance. Il ne faut pas hésiter à la saisir ! »

+ d’infos : greta-la-fabrique-des-metiers-d-art@ac-normandie.fr

Infos complémentaires