Coordonner le travail des aides à domicile 

Emilie est responsable de secteur au CIAS (centre intercommunal d’action sociale), tout comme Laure Huet et Deriya Ozlu. Un métier où l’on travaille dans l’urgence, qui demande du calme et de pouvoir réagir rapidement.

Difficile à concilier avec du télétravail à plein temps, quand on ajoute en plus la gestion de 2 enfants de 6 et 9 ans. Il était impératif de maintenir un roulement au bureau pour garantir une disponibilité maximale. « Difficile depuis la maison » sourit-elle. « Je préfère venir travailler à l’Agglo ». Le secteur Seine-Est qu’elle a en charge compte une vingtaine d’aides à domicile pour une centaine de bénéficiaires. Des personnes qui ont besoin de quelques heures de ménage par mois ou qui sont au contraire très dépendantes.

Nous travaillons dans le social et avec de l’humain à 2 000% ! Les aides à domicile sont profondément dévouées, elles ont une patience infinie. Ce métier est un véritable sacerdoce. Il faut vraiment aimer les gens pour l’exercer.

Dès les annonces gouvernementales, le CIAS a mis en place une nouvelle organisation de travail pour précisément soulager au maximum toutes ces professionnelles qui n’auraient pour rien au monde laisser tomber leurs bénéficiaires.

« Chez certaines personnes, nous ne nous déplacions que pour le ménage et les courses. Quand cela est possible, nous laissons les familles prendre le relais pour nous concentrer sur les personnes dépendantes » présente Emilie. Les aides à domicile travaillent désormais en binôme ou trinôme et suivent un rythme de 2 jours travaillés pour 2 jours de repos.

Ainsi, le bénéficiaire voit toujours les 2 mêmes aides à domicile. En limitant les interactions, nous espérons éviter au virus de se déclarer puis de se propager.

Une expérience qui nous a soudées

Chaque jour, elle appelle les agents qui sont sur le terrain et régulièrement leur donnent rendez-vous dans une commune près de chez elles, pour distribuer gants, masques, gel hydroalcoolique. « Nous leur évitons de venir jusqu’à Louviers. C’est un moment où nous pouvons répondre à leurs questions, essayer de trouver les mots quand nous les sentons un peu stressées. Elles-mêmes doivent ensuite tenter de rassurer les personnes âgées, ce n’est pas toujours évident » note Emilie. Une astreinte téléphonique est aussi maintenue tous les jours de 7h à 20h, pour éviter que les aides à domicile ne se sentent seules face à un problème. « Cette épidémie est évidemment désastreuse mais je suis certaine que nous en tirerons du positif  » conclut Emilie.

Au sein du CIAS, il y a un gros mouvement de solidarité et de cohésion. Nous nous sentons comme investies d’une mission. Nous avons un rôle à jouer pour que tout se passe au mieux. C’est une expérience qui fait grandir.

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